Les îles Canaries sont un archipel volcanique. Alors chaque île a son volcan. Sur Lanzarote, la montagne du Corbeau (Montaña del Cuervo et Caldera de Los Cuervos) n’est pas le point culminant, mais est certainement le volcan le plus réputé. Il s’agit d’un petit volcan (même pas 400m de haut) situé au centre de l’île sur le bord Sud-Est du parc national de Timanfaya dont la localisation rend la visite facile.
L’histoire volcanique est récente sur Lanzarote et au 18ème siècle, plus de 6 années non-stop d’éruptions modifièrent complètement le paysage. Au 19ème siècle, de nouvelles éruptions marquèrent les terres et les esprits. El Cuervo est un des 110 volcans de l’île et il est apparu en 1730 faisant de lui un des plus récents de l’île. Ça a été le premier volcan à sortir de terre depuis que l’homme raconte l’histoire des volcans sur cette île. En 12 jours, il sortit de terre puis son sommet s’ouvrit pour laisser place à sa forme actuelle avec son cône volcanique et son cratère. Il est aujourd’hui endormi.
L’entrée dans le cratère est spectaculaire
L’ambiance autour du volcan est désertique, voire lunaire. Les roches sombres s’étendent à perte de vue et l’horizon est verrouillé par des collines vallonnées qui sont d’autres volcans. Des roches volcaniques de toutes tailles sont posées sur de grandes étendues de graviers et rochers : c’est le début de la mer de lave qui s’est écoulée jusqu’à l’océan au Nord-Ouest.
La croûte terrestre étant très fine sur Lanzarote, les guides touristiques aiment bien montrer aux visiteurs qu’il suffit de planter des branches à même le sol pour qu’elles s’enflamment ou de verser de l’eau dans des trous et la revoir jaillir sous forme de vapeur. Ce n’est pas le cas partout sur l’île, mais la démonstration fait toujours son petit effet et savoir qu’à moins de 30 mètres, il fait déjà plus de 700 degrés force à relativiser et donne envie de s’éloigner. On peut aussi citer le restaurant du diable de Cesar Manrique qui fait griller les aliments sur une cheminée volcanique…
Se balader autour du volcan El Cuervo
Un sentier fait le tour du volcan et permet d’entrer dans le cratère par une faille. Depuis l’intérieur du cratère, il y a 90m de roches volcaniques qui nous entourent. On constatera alors que, protégée des vents, l’humidité reste dans le cratère et permet à la végétation de pousser. Et toujours, cette même sensation de petitesse par rapport aux éléments.
Il est interdit de gravir les pentes et comme partout sur l’archipel, les gardes des parcs ne plaisantent pas avec la protection des milieux naturels protégés. Vous resterez donc sur le chemin qui a été aménagé au-dessous du champ de laves. La balade est plaisante et quasiment plate même si le sol, composé de graviers plus ou moins fins, rend parfois la marche pénible. Elle convient parfaitement aux enfants. Il faudra un peu plus d’une heure pour parcourir la boucle de 4km et revenir au point de départ de la randonnée. Tout est bien indiqué et quelques panneaux explicatifs jalonnent le parcours.
Les randonneurs qui feront le tour ne manqueront pas de constater que les vents ont déplacé des montagnes de cendre volcanique sur une face du volcan.
Point de vigilance : pas d’eau et pas d’ombre. Au milieu des roches sombres, en plein été, par temps ensoleillé, l’ambiance peut être infernale et il faut être muni d’un couvre-chef et ne pas hésiter à prendre plus d’eau que nécessaire. Évidemment, baskets fermés sont de rigueur.
Inconvénient de cette balade : le monde. Comme l’accès est aisé et que la randonnée ne comporte aucune difficulté, il y a beaucoup de randonneurs. Pour éviter la foule, préférez le début ou la fin de journée. Sinon, se tourner vers la balade vers la montagne noire (Montaña Negra) situé juste à côté qui permet de se chauffer les mollets pour apercevoir un beau panorama depuis les hauteurs sur El Cuervo.
Pour y accéder, il faut se garer sur le grand parking gratuit qui longe la route LZ-56. Avec un GPS, impossible de le louper. Il est parfois plein. Depuis Arrecife, il y a un peu moins de 20km et il faut compter une vingtaine de minutes pour accéder au site. Par contre, il n’y a pas de bus pour y accéder.
Certains prestataires proposent des balades en buggy. Il n’y a pas de passe-droit et les 4×4 ne passent pas là où les piétons n’ont pas le droit d’aller. Intéressant à faire si vous appréciez d’avoir les cheveux dans le vent, la poussière et le bruit des moteurs.