Tout le nord-est de l’île de Tenerife est occupé par un secteur montagneux et boisé : c’est le massif et le parc rural d’Anaga. Espace naturel protégé, la pointe de l’île, qui fait tout de même plus de 140km2 est aussi réserve de biosphère Unesco.
Anaga, entre verdure luxuriante et végétation de bord de mer
Dans la pointe nord-est de l’île, le relief est très marqué – les sommets dépassent 1000m d’altitude – et les contrastes sont saisissants :
- En altitude, on y trouve des forêts primaires incroyables qui nous envoient directement au temps des dinosaures. À la différence du sud de l’île qui est plus chaud, ici, c’est le royaume de la verdure luxuriante. Les nombreux sentiers qui alternent entre parcours sous la futaie et panoramas dégagés avec ses paysages tailladés à la serpe promettent de belles découvertes hors du temps ;
- Plus on se rapproche de la mer, moins la végétation est haute et plus le paysage se dégage. Les nuances de vert profond font place à des tons ocre, jaunes et noirs.
Géologiquement, vous rencontrerez forcément des « roques » et des « diques« . Il s’agit de cheminées volcaniques solidifiées et de fissures remplies de magma formant de véritables murs.
Les chemins sont toujours sinueux et rares sont les endroits ou tout est plat. Ravins infranchissables, falaises et à-pics ponctuent chaque portion du massif et cela se poursuit jusqu’à l’océan ou des rochers plongent dans les flots tandis que d’autres en surgissent de façon anarchique. Tout cela contribue au charme des paysages de l’Anaga et c’est pourquoi les lieux sont tant prisés des randonneurs.
L’agriculture et les activités humaines étaient historiquement des activités de subsistance. Légumes, fruits et pommes de terre sont cultivés et vendus localement. Le vignoble est aussi bien présent avec des vins classés Tacoronte-Acentejo et produit dans de petites exploitations dans des vignobles ne permettant pas la mécanisation.
Faune et flore à Anaga
Le parc rural d’Anaga est protégé depuis 1987. Initialement « parc naturel », les lieux sont aujourd’hui classés « Espace Naturel des Canaries » mais aussi « Réserve de Biosphère » par l’Unesco depuis 2015.
Si Anaga a pu décrocher ces différentes protections et reconnaissances, c’est parce que le massif dispose de la plus importante quantité d’espèces endémique de toute l’Europe – plus de 100 – mais aussi à cause de la grande variété de paysages et de son intérêt scientifique.
Dans la partie haute du massif, c’est la laurisylve (« laurisilva« ) qui est l’attrait majeur. Ces bois humides composés d’une vingtaine d’espèces différentes enveloppent complètement les visiteurs : bienvenue dans la jungle. Auparavant fréquentes en Méditerranée et jusque dans les Açores et Madère, ces forêts subtropicales composées de lauriers de plus de 40m de haut sont désormais rares et protégées. Elles sont un vestige du passé et ont très peu évoluées depuis plusieurs dizaines de millions d’années. Humides et sous l’influence des Alizés, la laurisylve laisse sa place plus bas et proche de l’eau a un autre type de végétation composée de dragonniers et de palmiers.
Au niveau du belvédère de Cruz del Carmen, un musée permet de découvrir la faune et la flore locale.
Points de vue et haltes conseillées
- Mirador Pico del Inglès : un des plus courus de l’île ;
- Mirador de Mogoje ;
- Mirador Cabezo del Tejo ;
- Mirador Fuente del Lomo ;
- Point de vue Aguaide ;
- Phare de Punta de Anaga ;
- Casas de Tafada ;
- Hameau de Taganana ;
- Maisons troglodytes de Roque Negro et Afur ;
- Hameau de Pedro Alvarez : C’est le départ de la route des vins de l’île et plusieurs vignobles sont visibles dans les parages ;
Sentiers de randonnées
- Sentier des sens : accessible à tous (familles avec enfants, PMR), ce sentier est jalonné de bornes interactives. Il est constitué de 3 parcours de longueur croissante – de 10 à 30 minutes – qui font, comme leur nom l’indique, appel à tous les sens ;
- Sentier de la ferme de Taganana : avec la mer et la promesse d’une baignade au bout du chemin, ce sentier fait partie des plus populaires ;
- Sentier de Roque de Taborno : 2 petites heures pour une rando expresse autour d’un roque ;
- Sentier de Chamorga : boucle plus exigeante mais offrant de très beaux panoramas ;
- Sentier de El Draguillo : boucle jusqu’à Benijo.
Tout le massif d’Anaga n’est pas ouvert au public. Certaines zones de protection spéciale sont interdites d’accès.
Plages et océan à Anaga
Il y a beaucoup de plages et criques sur le pourtour du massif d’Anaga.
- La plupart des plages ne sont accessibles que par bateau ou après avoir emprunté des sentiers : c’est le cas d’Antequera par exemple qui est parfaite à marée basse ;
- Pour la pratique du surf, les plages d’Almaciga, de Roque de las Bodegas et de Benijo sont des incontournables. Les 2 sont accessibles par la route. La deuxième est aussi accessible depuis le sentier de la ferme de Taganana déjà noté plus haut. La troisième est particulièrement réputée pour son sable noir. Attention les courants y sont forts ;
- La plage de Las Teresistas située à San Andrés n’est pas vraiment typique des paysages du parc mais c’est une des plus grandes et des plus populaires. À peine plus loin en direction du bout de l’île se trouve la petite et isolée plage de Las Gaviotas. Encore plus loin mais toujours accessible en véhicule se trouve la plage de Llano ;
- La place d’Arenisco est idéale pour les familles avec sa piscine naturelle et son accès très facile ;
Venir à Anaga
Le massif d’Anaga est tout proche de la capitale de l’île Santa Cruz et de San Cristobal de La Laguna. Il y a moins de 5 kilomètres à parcourir pour passer d’un environnement de cœur de ville à la nature sauvage.
Pour accéder au massif d’Anaga, c’est la route TF-12 qu’il faut emprunter. Elle est accessible soit depuis le centre de l’île via la TF-13, soit via le bord de mer côté sud via la TF-11. La TF-12 est une route étroite et tortueuse mais qui roule bien. Les passages dans la végétation alternent avec les points de vue et l’ensemble de la route est une suite de panoramas. Plusieurs routes secondaires s’écartent de la route principale pour accéder à des départs de randonnées, des auberges, des villages et des plages. On se retrouve alors dans des routes encore plus tortueuses dans lesquelles il est parfois difficile de se croiser.
Il est possible de s’y rendre en voiture mais aussi en bus avec plus de 5 lignes qui sillonnent le massif.
Loger à Anaga
Même si la zone est protégée, la présence humaine est bien là et on trouve dans le massif plusieurs villages abritant au total environ 2500 personnes à l’année. Très isolés, la plupart des hameaux se dépeuplent depuis le milieu du 20ème siècle mais le tourisme change désormais la donne. Il est possible d’y trouver le gîte et le couvert : il s’agit surtout de lieux d’accueil de randonneurs ou d’appartements mis en location pour les vacanciers et la plupart se situent proche de la mer.
Bon à savoir
Entre la mer et les sommets, les conditions climatiques changent. Toujours prévoir des habits imperméables et chauds même si en bord d’océan, le soleil brille. Enfin, un maillot de bain ne prend pas de place dans un sac : qui sait, peut-être qu’au détour d’un sentier vous allez tomber nez à nez avec une crique de rêve ou une cascade…
Il existe des boucles touristiques à faire en véhicule avec différents arrêts sur les panoramas et points clés. Prévoir une petite journée pour en profiter vraiment et faites le plein (les parcours peuvent tutoyer les 100km et il n’y aura pas de pompe à essence à volonté).
Pour profiter du paysage, choisir un jour ou la météo est bien dégagée.