Les bergers des îles Canaries ont inventé et perfectionné un ensemble de techniques leur permettant de se déplacer facilement à travers un relief escarpé avec un simple bâton : le saut du berger. Connue sous le nom de « Salto del Pastor » ou « brinco Canario« , cette pratique traditionnelle n’est pas un sport mais exige de bonnes capacités physiques. Elle permet de descendre très vite une montagne, de passer des obstacles, d’enjamber des précipices mais aussi de monter des pentes raides.
Les pratiquants se servent du bâton comme levier ou point d’appui pour freiner les chutes et il est possible de franchir des obstacles jusqu’à 8m grâce à divers techniques de saut. Pour amortir les chocs sur les obstacles élevés, les pratiquants peuvent par exemple freiner avec leurs mains en glissant le long du bâton. La position des mains est particulièrement importante et contre-intuitive de prime abord.
Le bâton « lata« , « lanza o astia » ou « garrote » fait entre 2,5 et 4m (suivant les îles) pour 3-4cm de diamètre et le diamètre le plus large se situe du côté du sol. L’extrémité en contact avec le sol est renforcé avec une pointe métallique nommée « regatón« . Historiquement réalisé en pin canarien, les bâtons sont désormais importés du Honduras.
Son origine est incertaine et remonterait aux guanches. Depuis la fin du 20ème siècle, l’activité s’est structurée sous forme de clubs de saut d’obstacles, les « jurrias » qui font la promotion de ce sport folklorique. Étonnante, aérienne et acrobatique, elle attire la jeunesse canarienne et permet de faire le trait d’union avec les traditions locales. Déclaré bien d’intérêt culturel par le gouvernement des îles Canaries, le saut du berger est désormais visible sur toutes les îles de l’archipel.
En savoir plus : Fédération de saut canarien