Garachico

Garachico est un village pittoresque situé au nord-ouest de l’île de Tenerife à seulement 10km à vol d’oiseau du Teide.

Installée sur l’étroite bande de terre plate entre l’océan et les montagnes en arrière plan, le village de Garachico est entouré de plantations de bananes. Derrière les habitations, côté sud, les petits potagers privés font tampon avec les contreforts du volcan qui marquent la séparation entre la zone habitée et la montagne. Tout le nord est occupé par l’océan. Mouvementé et d’un accès peu aisée, l’océan offre néanmoins un très beau paysage avec les vagues se brisant contre les rivages et sur l’îlot volcanique « Roque de Garachico » qui sort des flots à 200m au large.

Le village se parcourt à pied en quelques heures. Les petites maisons de ville s’alignent le long des ruelles pavées qui débouchent, ça et là sur des places et des bâtiments historiques. La visite du cœur historique est agréable.

Garachico, Tenerife

Garachico et le Roque de Garachico vus depuis le mirador en surplomb du village

Un peu d’histoire

Le village existe depuis l’époque Guanche mais c’est à partir de l’invasion de l’île après 1496 qu’il a connu ses heures fastes, et ce, jusqu’à la moitié du 17ème siècle. Son port, que l’on doit au banquier génois Cristobal de Ponte, était apprécié par les marchands. Il devint le principal port de l’île et servait de plateforme d’échange et de transit entre l’Europe et l’Amérique. En l’espace de 50 ans, un glissement de terrain et une éruption volcanique importante ont tout recouvert et ont forcé le commerce à s’installer à 30km plus à l’est à Puerto de la Cruz.

Aujourd’hui 5000 personnes y vivent à l’année. Le port est un agréable port de plaisance et l’économie locale fonctionne grâce à l’agriculture et au tourisme.

ruelle Garachico

Charmante ruelle du village de Garachico avec en toile de fond les montagnes volcaniques de l’île

Que voir à Garachico ?

Les désastres naturels des siècles précédents ont fait disparaître les plus belles constructions humaines du village. Il reste cependant des choses à voir :

  • Le Roque de Garachico : îlot basaltique de 5 hectares face au village, il ne se visite pas et accueille de nombreux nids d’oiseaux migrateurs et d’oiseaux menacés. C’est le point de vue incontournable depuis le bord de mer ;
  • Le patrimoine religieux est important à Garachico. Une petite vingtaine de lieux sont recensés. Parmi cette liste, on peut citer :
    • Église de Santa Ana : datée de 1520 et gravement endommagée par l’éruption, l’église faite de pierre noire et peinte en blanc fût reconstruite comme elle l’était à l’origine. Plusieurs retables méritent le coup d’œil tout comme le Christ de la Miséricorde réalisé en maïs selon une technique surtout utilisée en Amérique centrale ;
    • Église de San Pedro de Daute ;
    • Monastère de l’Immaculée Conception : épargné par l’éruption, le monastère construit 60 ans plus tôt n’échappa pas à un incendie au 18ème siècle ni aux assauts de l’océan dont il est tout proche. Restauré, le couvent, toujours habité par des religieuses, est aujourd’hui inscrit comme bien d’intérêt culturel pour l’archipel.
    • Ancien couvent et église de San Francisco. Miraculeusement épargné par la lave et le feu, ce couvent à la très belle façade blanche date du milieu du 17ème siècle ;
    • Couvent dominicain de Santo Domingo. Il héberge aujourd’hui un musée d’art contemporain. Sa façade avec ses 7 balcons décorés mérite un coup d’œil ;
    • Ermitage de San Roque : dédié au saint patron de la ville, l’ermitage a été construit au temps où la peste sévissait sur l’île au tout début du 17ème siècle. Construction simple, l’ermitage est surtout réputé pour être lieu incontournable lors du pèlerinage du 16 août.
  • Autre patrimoine bâti :
    • Château fort de San Miguel : servant à défendre le village en cas d’attaque maritime, le petit fort est simple, carré, mais joliment mis en valeur. À découvrir à l’occasion d’une balade le long de la côte ou lors d’une baignade dans les piscines naturelles attenantes ;
    • Moulin à farine de los Molinos. Il a traversé les siècles et même s’il ne paye pas de mine, il est le dernier témoin de l’utilisation de l’eau dans le village. Petite exposition sur le volcanisme à l’intérieur ;
    • Maison des comtes de La Gomera ou Casa de Piedra : rare maison en pierre de taille reconstruite après l’éruption de 1706 ;
    • Casa de los Ponte : hôtel particulier du 18ème siècle. Ne se visite pas.
  • Parc de la Puerta de Tierra : petit parc avec une des portes de l’ancien port enseveli par la lave. Situé plus bas que le niveau de la rue, ce joli parc décoré par une végétation exotique et luxuriante rappelle que l’éruption a élevé le terrain de plusieurs mètres partout autour.

    parc de Puerta de Tierra

    Au cœur du village de Garachico, le petit parc de la Puerta de Tierra

Activités à faire

  • Découvrir le centre historique à pied et profiter des édifices construits et reconstruits avant et après le glissement de terrain et l’éruption. Il reste encore beaucoup de traces de l’importance du village avant qu’il ne soit frappé par les cataclysmes naturels  ;
  • Se baigner dans les piscines naturelles d’El Caleton. Exceptionnelles par leur taille et par leur forme, ces piscines naturelles sont l’attraction des baigneurs et des adeptes de bronzette. Elles permettent de profiter des bienfaits de l’eau sans s’exposer aux vagues et aux courants locaux. L’accès à l’eau se fait via des échelles et des marches et il est aisé de poser sa serviette sur les larges zones plates aménagées au bord de l’eau. Ces piscines naturelles sont le résultat de la rencontre entre la lave et l’océan durant l’éruption volcanique de 1706. Accès libre et gratuit. Surveillé par maître nageur en été ;
  • Partir à la recherche de la quinzaine de sculptures disséminée dans le village. On y trouve des bustes de personnages locales importantes mais aussi des installations plus modernes ;
  • Découvrir les plages de sable noir proche du village : El Muelle, La Caleta. D’autres plages existent mais elles sont composées de rochers ;
  • En cas de mauvais temps, le musée d’art sacré et les expositions temporaires hébergées dans la maison des comtes permettront d’être au sec ;
  • Randonner vers les falaises et le belvédère de La Culata. Zone protégée réputée pour ses fossiles, les lieux offrent aussi de beaux panoramas naturels. Il est aussi possible de partir en direction de la montagne et d’accéder au parc naturel de la Corona Forestal avec ses profonds ravins et ses pins qui constituent la plus importante pinède canarienne de l’île ;
  • Il est enfin possible d’accéder à deux points de vue qui permettent d’embrasser du regard la vallée et la mer : le mirador de Garachico domine à plus de 450m au-dessus du niveau de la mer tandis que le point de vue d’El Guincho, plus à l’est et plus proche de l’eau offre une belle vue sur le port. D’autres miradors et points de vues existent sur les routes situées au dessus du village.

    el caleton garachico

    Piscines naturelles d’El Caleton à Garachico

Fêtes locales

  • Pèlerinage de San Roque. Renommé sur toute l’île, il a lieu le 16 août ;
  • Fêtes lustrales. Tous les 5 ans, les lieux principaux sont décorés de centaines de milliers de fleurs de papier et des chars défilent dans le village. La fête commémore le souvenir de l’éruption volcanique de 1706 et l’arrêt de la lave lorsqu’une image du Christ de la Miséricorde a été présentée à la nature déchaînée. À la fin des fêtes, le 31 juillet et le 1er août, les décorations sont brûlées lors de « Fuego del Risco » pour rappeler l’origine volcanique de la fête.

Bon à savoir sur Garachico

À cause de la situation géographique du village, la météo n’est pas très bonne. Les nuages s’accumulent et les pluies sont présentes. Tout se joue sur quelques kilomètres et si les pentes sont si vertes, c’est parce qu’il y pleut plus qu’ailleurs. Ce n’est pas pour cela qu’il ne faut pas y venir. Le village de Garachico mérite le détour mais autant venir avec de quoi se couvrir.

Venir et loger à Garachico

À cause des conditions météorologiques locales, l’offre touristique est moins importante sur Garachico que sur les autres faces de l’île. Mais les possibilités d’hébergements ne sont pas nulles pour autant et on trouve de quoi se loger : hôtels et logements à louer sont disponibles dans la vieille ville ainsi qu’aux abords du village. En matière de restaurants, c’est du côté de la ville historique et dans les premières rues en bordure de l’océan que se trouvent les établissements de bouche.

Pour venir à Garachico, il y a 2 grandes façons d’y accéder :

  • Via l’est en prenant la TF-5 plus la TF-42. Depuis Santa Cruz de Tenerife, il y a 60 kilomètres à parcourir. Il faut bien compter 1h de trajet mais la route est agréable et roulante ;
  • Depuis le sud, depuis Los Cristianos, la TF-1 permet de faire les 3/4 du chemin sur une route large qui permet d’avancer vite. Ensuite, ce sont des routes de montagnes. Il faut compter, là aussi, 1h de trajet avec un superbe paysage pour une cinquantaine de kilomètres.

Les aéroports et ports de ferry se trouvent à Santa Cruz et à Los Cristianos. Si vous n’êtes pas véhiculé, des bus existent. L’offre de bus n’est pas aussi importante que sur le sud et l’est de l’île mais il y a des trajets journaliers.