Puerto de la Cruz

Située sur l’île de Tenerife, dans l’archipel des Canaries, la ville de Puerto de la Cruz borde l’océan Atlantique et regarde plein Nord. La destination est touristique et l’agglomération qui englobe les villages et villes proches cumule plus de 140000 habitants à l’année et presque 100000 touristes au plus fort de l’été.

D’abord petit port de La Orotava qui se situe en retrait et en hauteur, la ville connue un important essor lorsque l’activité portuaire de Garachico fut détournée vers Puerto. Plus récemment, après le dernier conflit mondial, c’est le tourisme qui s’imposa à l’économie locale.

Malgré une urbanisation importante et une densification marquée depuis les 50 dernières années, la ville reste agréable et l’océan sauvage. Le centre historique, la vie portuaire traditionnelle, quelques lieux historiques et de très belles installations de loisirs pensée par le maître canarien César Manrique font de cette ville est un bon point de chute pour des vacances sur Tenerife.

Géographie, urbanisme et environnement local

ville de Puerto de la Cruz Tenerife

Vue aérienne du rivage : l’urbanisation est importante en bord de mer

La ville est située en bordure immédiate d’océan dans une plaine descendant en pente douce des montagnes. Beaucoup de cultures entourent la ville de Puerto de la Cruz. L’autoroute longe le bord de mer mais est suffisamment éloignée pour ne pas être gênante. La ville est hétérogène et composée de nombreuses rues et ruelles toutes en courbes. On ne retrouve pas, comme c’est le cas dans certaines stations balnéaires, des quartiers quadrillés à angle droit.

Le cœur historique s’articule autour d’une place et d’une église à proximité immédiate de la rive. La zone est piétonne et touristique. Les immeubles sont bas et de nombreuses boutiques et restaurants composent ce centre animé. L’ambiance y est agréable et touristique. Aux alentours, beaucoup de petits immeubles sans homogénéité ont poussé. À peine plus loin, de grands parkings proches de la mer cassent un peu la magie des lieux.

Les différents hameaux ne sont pas exempts de blocs d’immeubles sans charme qui défigurent le front de mer. Passé le bord de mer, les habitations se font plus aérées et plus verdoyantes. On y retrouve toujours des hébergements touristiques parfois très imposants mais on y respire.

Côté Est, l’autoroute emmène vers San Cristobal de La Laguna, Santa Cruz de Tenerife et vers la réserve naturelle de Anaga. Côté Ouest, la route continue jusqu’à Garachico enserrée entre la montagne et les flots. Côté sud, le volcan du Teide s’impose et juste au-delà de l’autoroute en direction des cimes, La Orotava domine la ville.

Le climat est semi-aride et chaud mais le temps est plus couvert et il y pleut plus que sur l’autre face de l’île. Contrepartie, la végétation est verte et luxuriante et les températures très agréables. Hélas, la végétation typique a quasiment disparu de la ville et on retrouve seulement quelques espèces endémiques dans les ravins et les falaises de la côte. Les parcs avec leurs palmiers sont agréables mais ne sont pas représentatifs de la diversité botanique du secteur.

Histoire de Puerto de la Cruz

L'ancien petit port de Puerto de la Cruz

Le petit port historique de la ville arrive au cœur de la cité

À l’époque guanche, les autochtones habitaient les grottes naturelles. Des vestiges archéologiques y ont été découverts.

Avec l’arrivée des colons occidentaux et dès le début du 16ème siècle, Puerto de la Cruz est d’abord un port de pêcheurs. Ces derniers habitaient dans les hauteurs et notamment à La Orotava. L’île étant volcanique, une éruption volcanique causa de très sérieux dommages au port situé à une vingtaine de là à Garachico en 1706. Ayant peur d’une nouvelle catastrophe, l’activité portuaire se déplaça loin des lieux et s’établit dans ce qui était alors un petit port de pêche et qui deviendra Puerto de la Cruz.

La manne économique liée à la mer et au transport des marchandises soutint le développement local tant et si bien que Puerto devint le premier port de toute la côte nord de Tenerife. Il absorba son ancienne protégée de La Orotava.

C’est encore le port qui permit la deuxième révolution économique de la ville. L’essor économique attire des scientifiques qui ne manquent pas de trouver bien des qualités au lieu : climat, production agricole. Dès le 19ème siècle, les premiers hôtels apparaissent alors.

Dès le début du 20ème siècle, la ville devient la première station balnéaire de l’île. Au fil des années, des infrastructures sortirent de terre et la ville s’ouvrit au tourisme. Mais surtout au mitan des années 1950 que le tourisme décolle. Aujourd’hui, les immeubles du tourisme de masse des années 60 ont assez mal vieilli. Les inconvénients du surtourisme sont apparus assez tôt à Puerto de la Cruz et des expressions violentes (attentats) ont permis d’accoucher d’une politique environnementaliste précurseure.

Les immanquables à voir de Puerto de la Cruz

Vue sur l'océan à Puerto de la Cruz

Plage et lagon Martianez à Puerto de la Cruz

La plus vieille station balnéaire de Tenerife mérite une visite. Certes, l’architecture des années 50 n’a pas bien vieilli mais ici, à la différence des autres stations balnéaires de l’île, il y a un vrai patrimoine historique. À l’intérieur de la ville historique (centro de la ciudad) dans laquelle on vous invite à vous perdre, on peut citer la calle Mequinez et les jolis murs peints un peu partout (le street art pour masquer le béton !), l’ancien port et sa sculpture de la Dame aux poissons (playa de Puerto), la jolie place ombragée Plaza del Charco.

Une grande zone piétonne longe le bord de l’océan : il s’agit de Paseo de San Telmo. Ambiance de vacances avec commerces et restaurants. On préférera regarder la mer et détourner le regard des immeubles mais la promenade remplit très bien son rôle et c’est un des incontournables de la ville.

En s’éloignant un peu de la rive, il faut absolument voir le jardin botanique de la ville (Jardin Botanico de Puerto de la Cruz). Il est considéré comme l’un des plus beaux du Monde. Érigé au 18ème siècle sur ordre du roi Charles III, ce jardin d’acclimatation de 2 ha rassemble des arbres en provenance de toute la planète et se trouve à la limite avec La Orotava dont il prend parfois le nom.

Dans un tout autre registre, Loro Parque est un zoo et parc d’attraction qui émerveillera petits et grands. Tunnel aux requins, spectacles de dauphins, spectacle d’orques (attention aux éclaboussures), spectacle de perroquets… et plus de 800 espèces différentes. Ce parc animalier est la plus grande attraction de l’île et elle accueille plus d’un million de visiteurs chaque année. Prévoir une journée complète.

street art à Puerto de la Cruz

Les rues grises de Puerto de la Cruz font place à de belles fresques

Plages et loisirs nautiques

  • Lago Martianez : ensemble de piscines naturelles gagnées sur la mer. Plus de 10ha d’équipements et pas moins de 8 bassins alimentés avec l’eau de l’océan. Tout est artificiel mais le charme opère malgré tout. On doit ce bel ensemble à l’artiste phare des Canaries, César Manrique. Les lieux méritent une journée entière. 2 points à savoir : les bassins ne sont pas tous ouverts en permanence (vérifiez avant si le lagon principal est bien utilisable) et les l’eau n’y est pas chauffée.
  • Playa Jardin : plus de 200m de sable noir à l’Ouest de la ville. Bien équipée et sécurisée tant que vous restez derrière les brise-lames. Jolis aménagements avec arbres locaux à proximité immédiate. Ce quartier est aussi une commande faite à César Manrique et comprend 2 autres plages en prolongement de la première ;
  • Playa Martianez : située à l’opposée de la plage précédente, cette plage a de grosses vagues appréciées par les surfeurs et pratiquants de bodyboard. Écoles de surf sur place.

Patrimoine

château San Felipe

Le château San Felipe, un des 4 bâtiments qui protégeaient la cité des attaques pirates et des autres flottes européennes hostiles

  • Château San Felipe : c’est un des quatre édifices défensifs de la ville. Au 17ème siècle, il repoussait les attaques des pirates. C’est désormais un centre culturel.
  • Bateria de San Barbara : autre fortification de la ville, on pouvait y voir des canons, prises de guerre confisquées aux portugais et aux hollandais. La jetée permet un joli point de vue sur la ville.
  • Édifices religieux : l’Ermitage de San Telmo, directement accessible depuis la balade de bord de mer est naturellement visité par les touristes. L’église Notre-Dame du Rocher de France (Nuestra Señora de la Peña de Francia), plus proche du centre historique, a de très belles sculptures et une belle charpente.
  • Casa de la Aduana : en plus d’héberger l’office de tourisme, cette belle maison du 17ème siècle accueille le musée d’Art contemporain de la ville.
  • Le jardin des orchidées : à ne pas confondre avec le jardin botanique. Il a lui aussi plus de 2 siècles d’existence et a vu défiler de nombreuses célébrités. Il héberge aussi le plus vieil arbre de l’île et une belle collection d’orchidées.
  • Musée archéologique : Plus de 2000 objets pour comprendre comment vivait le peuple historique des îles Canaries, les ganches.

Venir et loger à Puerto de la Cruz

Si vous atterrissez à l’aéroport de Tenerife Nord, il faut compter 30 minutes de trajet pour arriver à Puerto de la Cruz. Depuis l’autre aéroport de l’île (Tenerife Sud), le temps est doublé. 4 lignes de bus « guagua » font la navette tous les jours depuis les deux aéroports et les points principaux de l’île.

Le stationnement peut être compliqué sur place si vous venez à la journée malgré les grands parkings proches du centre. Si vous arrivez après 10h du matin, préférez un stationnement excentré et une petite marche plutôt que de ne pas trouver de place en plein centre.

Il y a vraiment beaucoup d’hébergements dédiés aux vacanciers à Puerto de la Cruz dans toutes les gammes de prix. Station balnéaire majeure de l’île, vous trouverez des locations d’appartement, de chambres d’hôtel, des complexes all-inclusive et des hébergements chez l’habitant. Vérifiez simplement l’emplacement exact de votre point de chute car la ville est en pente et le retour en fin de journée peut faire mal aux mollets. Ceci dit, la ville reste condensée et il n’y a pas d’intérêt à se déplacer autrement qu’à pied dans le centre.