La Orotava

La Orotava est une ville située au centre de l’île de Tenerife. À proximité de l’océan et descendant en pente plus ou moins douce vers l’Atlantique sur sa face nord, la ville de 40 000 habitants dispose d’un très beau centre historique protégé et de beaux jardins.

La ville de La Orotava se trouve nichée dans la vallée qui porte le même nom. Ce secteur de l’île est très apprécié et la commune, particulièrement étendue englobe la majorité du parc national du Teide. Entre les deux, c’est le grand écart :

  • Proche de la mer mais néanmoins à 350 m d’altitude, la cité est proprette et riche d’un beau patrimoine bâti et de jardins remarquables. Déclarée ensemble historique et artistique depuis plus de 50 ans, la ville est protégée et recherchée pour ses beaux paysages et ses découvertes à presque chaque coin de rue. Le centre historique se situe entre la villa de Arriba et la villa de Abajo.
  • Côté montagne, la nature est elle aussi remarquable et 4 zones sont protégées. Le Teide et son parc, déjà évoqué plus haut, mais aussi la réserve naturelle de Pinoleris, le parc naturel de la Corona Forestal, la Costa de Acenjeto et la Resbala avec leurs paysages protégés.

La ville de La Orotava est célèbre pour ses vieilles pierres et notamment pour ses balcons. Son centre historique mérite une venue à la journée depuis n’importe quel point de l’île.

Un peu d’histoire

Jardins Victoria La Orotava, Tenerife

Les jardins Victoria offrent un très beau point de vue sur les toits de la ville

Cette partie de l’île fut la dernière soumise par l’envahisseur espagnol. Les Guanches du royaume de Taoro défendirent cette vallée et furent les derniers à s’avouer vaincu. Le territoire fut divisé et les colons trouvèrent sur place beaucoup d’eau et de la pente : cette énergie fut mise à profit via la construction de moulins et la culture de la canne à sucre commença. Du côté de la Villa de Abajo, les plus riches se sont installés. Du côté de Farrobo et de Arriba, les plus pauvres trouvèrent domicile.

Par la suite, la canne à sucre laissa sa place à la vigne et la ville prospéra tant et si bien que d’importants travaux furent entrepris. Ce sont ces derniers qui donnent, aujourd’hui encore, l’impression d’homogénéité qui se dégage du cœur historique. La richesse d’alors permit aussi de développer les arts et la culture et attira nombre de personnalités influentes, qui pour faire des affaires, qui pour découvrir les richesses naturelles, qui pour échanger entre personnes cultivées…

Avec le XIXe siècle, plusieurs chamboulements forcèrent la ville à se réinventer : culture de la cochenille puis de la banane et aujourd’hui tourisme.

Patrimoine et choses à voir à La Orotava

Aqueduc La Orotava

Aquedu de Los Molinos de Agua

La ville historique concentre dans un mouchoir de poche les principales attractions. Point important : son centre historique a très peu été dénaturé au fil des siècles et une certaine homogénéité se dégage de l’ensemble. La Casa de Tourista, en plein centre, apporte un premier niveau d’information sur les traditions de La Orotava.

Édifices religieux

  • L’église de la Concepcion. Commencée à la toute fin du 15ème siècle puis reconstruite au 18ème siècle à cause des tremblements de terre causés par une éruption volcanique, cette église est un des joyaux de l’architecture baroque de tout l’archipel. Monument historique national, l’église dispose d’une façade de style baroque fait de pierre de taille noire et grise alors que l’intérieur est de style néoclassique. Elle est souvent appelée basilique ou cathédrale.
  • L’église et l’ancien couvent de San Agustin. Les moines n’habitent plus sur place depuis le 19ème siècle mais l’église, construit au 17ème siècle sur un ancien ermitage, abrite de belles œuvres religieuses. La place attenante, la Plaza de la Constitución fait aussi partie du patrimoine local.
  • L’église de Santo Domingo. Alternant entre le rose et les pierres volcaniques, la façade de l’église ne passe pas inaperçues. Son clocher, largement ouvert, fait partie du panorama local depuis le 17ème siècle.
  • L’église de San Juan Bautista. Un petit air du Portugal pour cette église sobre et massive datant du début du 18ème siècle. À l’intérieur se trouvent des œuvres du 17ème siècle et du 19ème siècle.

    Église Notre Dame de la Conception, La Orotava

    Parvis de l’église Notre Dame de la Conception

Balcons et patrimoine non religieux

  • La Casa Lercaro (ou Ponte Fonte) dispose de boiseries et d’ouvertures richement décorées datant du 17ème siècle.
  • La Casa Mesa est surtout intéressante pour sa façade typique de l’architecture espagnole de la renaissance avec des ornements baroques très riches.
  • La Casa de los Balcones et son grand balcon qui occupe tout le troisième étage datent du 17ème siècle. À l’intérieur, artisanat traditionnel.
  • La Casa Serolo construite au 19ème siècle dans un style romantique et disposant d’une belle façade symétrique.
  • De façon plus générale, les balcons typiquement canariens de la rue Calle de San Francisco sont à voir.
  • L’hôtel de ville. C’est un des bâtiments les plus imposants de la ville. De style néoclassique, il date du 19ème siècle.
  • Le Liceo de Taoro. Situé en contrebas des jardins Victoria, ce petit palais de 1925 domine les alentours. Son objectif est de promouvoir la connaissance et la culture. Plusieurs récipiendaires de prix prestigieux internationaux sont passés entre ses murs.

Jardins et parcs

  • Les Jardins du marquisat de la Quinta Roja (jardins Victoria). Derrière ce jardin, il y a une querelle de religion autour du droit d’enterrer un fils dans le caveau familial. Un mausolée, entouré d’un somptueux jardin fut donc construit. C’est ce fameux jardin que l’on visite aujourd’hui même si le mausolée resta vide. Et si le jardin vous semble familier, c’est peut-être parce que son architecte était lyonnais.
  • L’annexe du Jardin botanique. Ça devait être une extension du jardin d’acclimatation de la ville de Puerto de la Cruz, un des premiers du genre créé au 18ème siècle et dont le but était de préparer les plantes venues d’Amérique avant de les envoyer dans les jardins royaux. Belle visite gratuite à faire pour découvrir de très nombreuses espèces locales.
  • La Plaza de la Constitucion (Plaza des Kiosco). Lieu de rassemblement, c’est ici que fût promulguée en 1812 la constitution.

    église décorée. La Orotava, Tenerife

    Fleurs à l’intérieur de l’église Notre Dame de la Conception

Musées, excursions et autres attractions

  • Le Musée d’artisanat de Tenerife. Situé dans le très beau couvent de San Benito Abad, le musée expose tout l’artisanat canarien traditionnel mais aussi les réalisations traditionnelles d’Amérique du Sud.
  • Le Musée des tapis de fleurs. Pour tout savoir sur les réalisations éphémères à base de sable et de fleurs coupées qui font la renommée de la ville.
  • Le Musée ethnographique de Pinolere pour en apprendre plus sur le peuple Guanche.
  • Le Musée d’art sacré situé dans l’église de la Concepcion.
  • Dans un registre différent, pour les adeptes de shopping, direction Calle Carrera avec ses boutiques à proximité immédiate du centre. On y trouve des échoppes de grandes enseignes mais aussi des artisans qui valorisent les savoir-faire de l’île : frettage et broderie notamment.
  • Une route touristique dite des miradors permet de voir toutes les facettes des communes. À faire en véhicule en une journée.
  • Visite de bananeraie. Intéressant et atypique, la visite de plantation de bananes est une activité qui plaira à toute la famille.
  • De nombreux chemins de randonnée balisés permettent de découvrir le vaste territoire naturel qui borde la ville. Il y en a pour tous les niveaux.
  • Des curiosités géologiques volcaniques ponctuent le paysage (Rosa de Piedra, Tarta del Teide…). Intéressant à voir.

Plages

Les plages de Bollulo, d’Ancon, de Los Patos et des Canards sont les 3 plages principales de la ville. On y trouve un beau sable noir qui accueille les baigneurs au milieu de rochers volcaniques semi-immergés. Certaines sont surveillées et disposent de services. D’autres plages de ville existent : Martianez, San Telmo, Castillo, Chica, Jimenez… ainsi qu’un grand complexe aquatique, le Lago Martianez.

Sur les plages naturelles les plus éloignées de la ville, la mer peut y être très forte (vagues, courants) ce qui fait le plaisir des surfeurs et des bodyboarders. Attention avec les enfants. Le bus permet de rejoindre les différentes plages et c’est la solution à privilégier parce qu’il n’y a pas forcément de places de stationnement proche de chaque plage.

Grands événements à La Orotava

Tapis de fleurs Corpus Christi

Pendant la célébration de célébrations du Corpus Christi, réalisation d’un tapis de fleurs

L’événement incontournable est la fête religieuse de Corpus Christi (Fête-Dieu) et le pèlerinage de San Isidro Labrador. Les habitants réalisent pour l’occasion de gigantesques fresques à même le sol de la Plaza del Ayuntamiento (face à l’hôtel de ville) à partir de sable volcanique et de fleurs coupées. Les tableaux représentent des scènes religieuses et la nature. Très photogénique, l’événement existe sous sa forme actuelle depuis le 18ème siècle mais ces prémices remontent au 16ème siècle.

Pendant 4 jours, les fêtes patronales de La Orotava s’enchaînent. C’est en 1847, pour retrouver l’éclat des processions historiques, que Leonor del Castillo eut l’idée de recouvrir le sol de la rue, face à sa porte d’un tapis de fleurs représentant un motif géométrique de style baroque. Les notables locaux lui emboîtèrent le pas les éditions suivantes puis le reste de la population s’appropria l’idée. La Orotava avait enfin sa spécificité.

Réalisés avec des pétales de fleurs et du sable extrait des pentes des volcans, les tapis de fleurs sont, comme les mandalas, un art qui n’a pas vocation à durer. La procession de Corpus Christi foule effectivement les tapis de fleurs depuis le même parcours depuis plusieurs centaines d’années. Au total, le cheminement de la procession (et donc le tapis de fleurs) représente plus de 1000m2 d’installations à réinventer et à mettre en place chaque année. En 2007, un record du monde a été enregistré pour l’occasion sur la place face à l’hôtel de ville. C’est d’ailleurs sur cette place que les efforts se concentrent pour réaliser le plus beau tapis.

Il n’y a pas que le tapis de fleurs qui occupe les 4 jours de festivités : un pèlerinage, une procession suivie d’un feu d’artifice, des danses traditionnelles, un salon agricole rythment ce temps fort de la ville. L’événement se tient du jeudi au dimanche courant juin chaque année.

D’autres événements ponctuent l’année : la semaine sainte et d’autres fêtes alliant gastronomie, tradition et agriculture.

Bon à savoir sur La Orotava

La Orotava

Depuis l’hôtel de ville avec les toits de l’église Notre Dame de la Conception

  • À cause de sa position géographique, La Orotava est plus exposée à la pluie que le reste de l’île. Ces conditions météo sont malgré tout ce qui lui permet de produire la majorité des bananes de l’île.
  • Ici tout est en pente. Alors ça monte et ça descend tout le temps. Avec de jeunes enfants, un porte-bébé peut être une bonne idée. Les poussettes circulent sans problème dans la ville même si les volées de marches et les trottoirs parfois peu larges compliquent les balades.
  • L’océan est à 4km. Ce n’est pas très loin mais c’est quand même 400m plus bas. Pas forcément l’idéal d’y aller à pied.
  • La ville abrita un dragonnier millénaire. Cet arbre qui était vénéré par les Guanches pesait plus de 200 tonnes et mourut en 1867. Il est au cœur des armoiries de la ville. Le spécimen est aujourd’hui remplacé par un jeune arbre de la même espèce.

Venir et loger sur place

Aucun problème pour venir sur place. Depuis San Cristobal et Santa Cruz, l’autoroute TF-5 permet un accès en 30 minutes.

Les logements sont nombreux sur place et il y en a de toutes sortes.