Il y a tout juste un an, les Canaries ont attiré les caméras du monde entier. Un volcan entrait en éruption sur l’île de La Palma. Ce n’est pas l’île la plus connue mais c’est une des plus récentes (à l’échelle de l’archipel) et le volcanisme y est encore bien présent. L’éruption commencée le 19 septembre a duré pendant 3 mois. Les dégâts matériels sont très importants avec des habitations, des infrastructures de transport et des exploitations agricoles qui se sont retrouvées dévastées et ensevelies sous plusieurs mètres de lave.
L’éruption est désormais bien terminée et la lave s’est solidifiée. La nature commence à reprendre ses droits et le pin canarien fait partie des espèces pionnières à repartir. L’homme a repris en main le paysage et les travaux de reconstruction vont bon train. Mais ce qui n’était pas forcément attendu, c’est l’attrait du public pour le volcan et le taux de remplissage des hébergements qui frôle désormais le maximum. Les voyagistes au nez creux ne s’y sont pas trompés et les croisières et les vols directs sont en nette progression. Le cataclysme a incidemment fait une publicité inespérée pour la petite île. Le gouvernement local a distribué des bons à dépenser sur l’île et les autorités touristiques ont renforcé leur offre avec, par exemple, un nouvelle tyrolienne et un centre d’accueil.
Après les curieux un peu tête brûlée, le site touché par l’éruption attire désormais des visiteurs qui veulent découvrir les effets du volcanisme. Des guides touristiques proposent désormais des balades sur les pentes du volcan. Ici, le voyeurisme n’est pas vraiment de mise mais se balader sur une terre vierge suite au passage de la lave draine des dizaines de randonneurs qui viennent entre amis ou en famille se rendre compte par eux-même l’impact d’un volcan. Car les éruptions sont au final assez rares et pouvoir en voir une en vraie mérite le détour. Surtout pour les habitants de l’île et du reste de l’archipel qui n’ont que quelques heures de trajet à faire pour arriver au pied du volcan. Pour les vacanciers présents sur place, il y a un effet d’aubaine.
Les visiteurs du Cumbre Vieja découvre des champs de lave, des arbres calcinés, des forêts noires dont le sol est couvert de cendres, des sculptures naturelles réalisées par la solidification de la lave, des zones mixtes avec d’un côté la nature préservée et de l’autre la coulée de lave… Les visiteurs demandent à se rapprocher au plus près des lieux ou a eu lieu l’éruption mais le site reste toutefois dangereux et des gaz toxiques continuent de s’échapper des entrailles de la terre : s’aventurer sur le site ne peut donc se faire qu’avec des professionnels locaux et des zones, toujours interdites, doivent absolument être évitées.
Les spécialistes du tourisme de La Palma savent qu’il faut en profiter. D’ici quelques temps, l’éruption aura été oubliée et la manne providentielle de visiteurs n’aura pas permis de tout reconstruire.